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Collaboration Alliance Emploi / Bridgestone

tranchantRencontre avec Sébastien Tranchant,

Directeur des ressources humaines – Bridgestone Manufacturing France (Béthune)

« Nous avons montés une formation d’opérateurs assembleurs afin de nous constituer un vivier mobilisable à court et moyen terme. »

  • Pouvez-vous nous présenter le site de production de Béthune ?

L’usine de Béthune est la seule usine Bridgestone de France. Nous produisons 16 000 pneus par jour, dédiés essentiellement à la gamme des véhicules de tourisme. Nous produisons à la fois pour les constructeurs, mais également pour le marché de remplacement. Il y a un peu plus de 1000 personnes sur notre site, nous fonctionnons 24/24, toute l’année.

  • Pourquoi avoir souhaité monter une formation d’opérateur assembleur ?

L’assemblage est une étape stratégique dans notre process de fabrication : les matériaux semi-finis sont rassemblés, puis l’opérateur-assembleur intègre les différentes couches (gomme intérieure, nappe carcasse, tringle, et toutes les nappes de gomme) dans un tambour qui produira ce que l’on appelle un « pneu vert » : il s’agit du pneu avant cuisson. Les taches de l’opérateur assembleur sont donc très techniques, et suivent un process spécifique. Ce sont également les opérateurs assembleurs qui assurent le 1er niveau de contrôle qualité, avant cuisson du pneu. La compétence de ces personnes est donc stratégique pour notre entreprise : on estime qu’un opérateur assembleur réalise en moyenne 200 à 250 pneus par poste. Un collaborateur peu ou mal formé impactera donc directement le volume de notre production.

  •  Vous aviez des difficultés à recruter ce profil ?

Nous sommes la seule usine de fabrication de pneu dans la région. Il n’existe pas de formation initiale, et les organismes de formation externe ne disposent pas des machines sur lesquels pourraient se former nos apprenants. Il m’a donc semblé important de palier ce déficit de compétences, en misant sur la formation, pour disposer de candidats qualifiés, mais également pour générer un vivier pour les prochains mois, capable d’être immédiatement mobilisable en cas de hausse de production.

  • Comment avez-vous envisagé cette formation ?

Nous avons lancé, le lundi 12 septembre, la première session composée de 10 stagiaires. Ces personnes nous ont été proposées par l’ensemble de nos partenaires emploi, dont bien évidemment Alliance Emploi. Ces dix stagiaires ont été sélectionnés sur leur motivation, mais également sur leur capacité à  mettre en œuvre un processus de fabrication complexe,  ainsi que sur leur dextérité. Nous disposons, sur Bridgestone, d’un organisme de formation interne : « l’école du pneu et du train roulant » : c’est cet organisme qui se chargera de former les stagiaires, pour une formation estimée entre 4 et 6 mois.

  • Quels sont les moyens mis en œuvre ?

Nous dédions un instructeur à temps plein pour cette formation, qui sera en charge de définir et de mener le programme pédagogique, mais également d’assurer l’apprentissage sur poste de travail. C’est lui qui fera en sorte d’amener les stagiaires au niveau de compétence attendu, afin de valider et de certifier ces personnes au métier d’opérateur assembleur pour Bridgestone.

  • Une fois la formation validée, comment les participants pourront valoriser cette qualification ?

Notre objectif est, comme je l’ai dit précédemment, d’abord de disposer d’un vivier mobilisable dans l’immédiat ou à moyen terme. Pour autant, les compétences acquises via cette formation sont bien évidemment transférables.  Les salariés d’Alliance Emploi, par exemple, pourront exercer leur savoir-faire sur le poste d’assembleur, mais ils pourront également valoriser les compétences acquises dans d’autres métiers, pour d’autres secteurs : dans les métiers agroalimentaire, sur des lignes de fabrication à technicité complexe, ou bien encore dans l’automobile où l’exigence de dextérité est importante. Ces salariés seront amené à exercer leur activité sur le territoire, et nous pourrons, le cas échéant, les mobiliser. Nous sommes clairement, ici, dans une logique de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriale.